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Jigoro KANO (1860-1938)

Jigoro Kano est né à Migake (Japon) le 28 octobre 1860 dans une famille de cinq enfants (trois frères et deux sœurs), il est le troisième fils de Jirosaku Mareshiba Kano, un marchand. Il se maria avec Sumako, fille de Seisi Takezoe qui était Ambassadeur du Japon en Corée. Ils eurent neuf enfants, six filles et trois garçons. Il meurt le 4 mai 1938, après avoir consacré sa vie à la promotion du judo. Il était un homme à forte personnalité, universitaire, éducateur de génie, philosophe et idéaliste. Mais retraçons un peu sa vie :

Jigoro Kano arrive à Tokyo en 1871 où il suivra de brillantes études à la faculté des sciences politiques et des lettres.

N'étant pas doté par la nature d'une musculature impressionnante, il commença par s'essayer à l'athlétisme, au tennis, au baseball mais il n'y trouva pas ce qu'il recherchait. Il apprit alors quelques rudiments de ju-jitsu, auprès de maître Iso, pour résister aux brimades de ses camarades physiquement plus forts que lui. Très appliqué, persévérant et soucieux de techniques, il maîtrise rapidement plusieurs styles de ju-jitsu (incluant le Kito-Ryu et le Tenjin-shinyo Ryu) et décide à 22 ans en 1882 d'ouvrir sa propre école de ju-jitsu basée sur les principes des sports modernes dans le temple Eishoji à Tokyo.

Il donna le nom de judo (qui peut être traduit "voie de la souplesse") à l'art martial qu'il enseignait et baptisa son école Kodokan.

Les premiers katas du judo virent la naissance en 1907. Son école dut relever de nombreux défis venant des autres écoles, mais le triomphe de ses champions lui procura une grande renommée. L'un des plus fameux champions du Kodokan était Shino Saïgo (surnommé le chat), il était doué d'une extraordinaire souplesse et d'un don pour l'équilibre, il demeura invaincu.

Jigoro Kano Jeune

Il fut conseiller auprès du ministère de l'Education nationale et professeur à l'Ecole normale supérieure. Il effectua de nombreux voyages au travers du monde pour faire connaître l'école du Kodokan mais aussi comme délégué olympique du Japon.

En 1938, Jigoro Kano se rend au Caire pour une réunion du Comité Olympique pour la préparation des jeux qui devait se dérouler à Tokyo en 1940. Il mourut le 4 mai 1938 lors de son retour à 6h30 à bord du Hikawa-Maru d'une pneumonie, deux jours avant d'arriver à Yokohama.

Voici quelques dates importantes dans la vie de Jigoro Kano qui ne touchent pas le monde du judo :

      1877 : Il rentre à l'Université Impériale de Tokyo.

      1881 : Il est licencié en lettres.

      1882 : Il termine ses études de sciences esthétique et morale.

      1909 : Il devient le premier japonais membre du Comité International Olympique.

      1911 : Il est élu président de la Fédération Sportive Japonaise.

      1915 : Il crée la revu "Kodokan", et reçoit de la main du roi de Suède la médaille des 7ème Jeux Olympiques.

      1920 : Il assiste aux Jeux Olympiques d'Anvers.

      1936 : Il assiste aux Jeux Olympiques de Berlin.

Enfin pour finir voici quelques maximes écrites par Jigoro Kano :

Seiryoku Zenyo - "Utilisation effective de l'esprit et de l'énergie"

Jita Kyoei - "Prospérité mutuelle pour tous"

"Une technique supérieure surpasse la force"

"Nous nous entraînons pendant des milliers d'années, mais la victoire ou la défaite survient en un instant"

"Utilisez toute votre force spirituelle comme cela vous et les autres vivrez harmonieusement"

 


 

 EVEIL JUDO

Qu'est ce que l’éveil judo ?

 

Activité physique et sportive à caractère ludique pour les enfants de moins de 6 ans,

l’éveil judo contribue à l’éveil du corps et de l’esprit de l’enfant. Il lui permet de se

socialiser, de prendre confiance en lui et de se canaliser. Cette activité a pour but

d’éveiller l’enfant vers le judo, donc de lui apporter les apprentissages nécessaires.


En travaillant les différentes notions, qui lui seront utiles plus tard, par le jeu, l’enfant

fera le lien d’un jeu appris en éveil judo avec un exercice demandé en judo (ex : les

enfants que j’ai eu en éveil judo, me disent lorsque je leur apprends ce qu’est un randori

au sol ou debout « oh! , mais c’est comme le combat du coq ou le combat du sumo » je

leur réponds que c’est presque pareil, il y a des petits détails qui s’ajoutent.

Le plus important, c’est l’assimilation dès le plus jeune âge du Code Moral :

La Politesse,Le Respect, L’Hygiène, La Modestie, Le Contrôle de soi, L’Honneur, La Sincérité, L’Amitié.


 

JUDO

 

Qu'est-ce que le Judo ?

Le mot japonais Judo veut dire "Voie de la souplesse". Les bases du Judo se trouvent auprès des guerriers Samurai du Japon.

Il y a près de 1 300 ans, ils ont développé le plus ancien de tous les arts martiaux japonais, le Jujutsu, comme technique de combat.

Le Jujutsu a prospéré pendant des siècles mais la société japonaise a changé et, pendant les années 1900, on a interdit l'utilisation des armes.

Le Judo est l'héritage de Jigoro KANO. En 1882, il a commencé à combiner différents styles de Jujutsu afin de développer une nouvelle façon d'aborder les arts martiaux. Ce système est basé sur deux principes clefs: un maximum d'efficacité et un bien-être commun.

Il était censé servir de système d'éducation physique pour le nouveau système d'éducation publique japonais. L'école originale où KANO a formé ses premiers étudiants, le Kodokan, existe toujours. Le Kodokan est maintenant un édifice animé de sept étages qui se trouve à Tokyo et qui est considéré comme étant la Mecque mondiale du Judo. Il attire quotidiennement des milliers d'amateurs.

Le Judo a gagné en popularité peu après sa naissance. Beaucoup de gens ont apprécié le fait que le Judo met l'accent sur l'idée de maîtriser son adversaire et non de le blesser. Le mythe que les petits hommes, armés de connaissances en Judo, pouvaient facilement battre des hommes qui étaient beaucoup plus grands s'est propagé.

 

Après la Deuxième guerre mondiale, le Judo s'est répandu rapidement partout au monde. Aujourd'hui, 184 pays font partis de la Fédération Internationale de Judo. Depuis 1964, le Judo figure au programme des Jeux Olympiques.

 

Le Judo n'est plus vraiment un art martial mais bien un sport de combat. Le Judo vise la défense plutôt que l'attaque. L'objectif du Judo est de maîtriser son adversaire en utilisant des projections et des immobilisations qui sont basées sur le Jujutsu. Le Judo vise à subjuguer, et non blesser l'adversaire.

 

Il ne subsiste que deux styles de Judo dans le monde. Le Kodokan Judo qui est le Judo Olympique et qui occupe 99% du Judo pratiqué à l'échelle mondiale. Le 1% restant est occupé par le Kosen Judo. C'est le Judo universitaire. Il est enseigné que dans seulement sept Université au Japon. Contrairement au Kodokan qui met l'emphase sur le Nage Waza (techniques de projections), le Kosen met plutôt l'emphase sur le Ne Waza (lutte au sol) ainsi que les Katame Waza (techniques de contrôles). C'est du Kosen Judo que provient le Jiu Jitsu brésilien de Mitsuyo MAEDA.


 

SELF-DEFENSE

LA SELF-DEFENSE, QU'EST CE QUE C'EST ?

 

Cette pratique, qui se fait dans le strict respect de la loi française consiste à apprendre à se défendre contre tous les types d'agression, à protéger les siens et à porter secours à une personne agressée.

Les pratiquants de self-défense utilisent les principes et les techniques les plus simples des arts martiaux , des sports de combat et l'expérience du terrain des services de sécurité, adaptés aux qualités physiques et à l'âge de chacun.S'il n'y a pas de grand maître comme dans les arts martiaux ni de grand champion comme dans les sports de combat il y a cependant de très bons professeurs de self-défense malheureusement pas assez nombreux en France car ceux-ci pour maîtriser leur « art » doivent avoir étudié de nombreuses années les arts martiaux, avoir pratiqué plusieurs sports de combat pour en extraire l'essentiel .

Un bon professeur est un homme expérimenté, pédagogue et psychologue. Il insiste sur la prévention et donne des conseils post-agression.

Il place les élèves en situation réaliste et leur faire acquérir les gestes simples nécessaires qui permettront de se débarasser d'un ou plusieurs agresseurs (très difficile) sans les leurrer sur leurs aptitudes à se défendre.

De plus il doit être capable d'individualiser son enseignement, chaque personne étant physiquement et psychologiquement différente.

Les cours se font en tenue de ville ou de sport. Après une préparation physique adaptée spécifique à la self-défense les pratiquants étudient à l'intérieur ou à l'extérieur tous les types d'agression à mains nues ou avec une arme et leurs défenses à mains nues, à l'aide d'objets usuels comme un stylo, un sac, une malette ou à l'aide de matériels spécifiques à la self-défense dans le respect de la législation.

 

De nombreux exercices permettent d'acquérir des reflexes, des techniques et des stratégies pour se sortir d'un mauvais pas.

 


 

 

LEGITIME DEFENSE

 

La première chose à connaître pour faire face à une agression est donc d'avoir une bonne connaissance des textes de loi régissant ce genre d'infraction et du comportement que tout citoyen peut et doit avoir devant l'auteur de tels faits.

Cadre Juridique

Art 122-5 du code pénal :

N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui sauf s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de l'atteinte. N'est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l'infraction.

Art 122-6 du code pénal :

Est présumé avoir agi en état de légitime défense celui qui accomplit l'acte:

- Pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité.

Art 311-4 6°

- pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence.

Art 122-7 du code pénal

N'est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même ou autrui ou un bien, accomplit un acte  nécessaire à la sauvegarde la personne ou du bien sauf s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.

Art 73 du code pénal

Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche.

COMMENTAIRES DU TEXTE DE LOI

Ce dont il faut être convaincu et imprégné en permanence:

Se défendre est un droit que démontrent les trois premiers articles énoncés ci-dessus mais c'est aussi un devoir, comme le démontre l'Article 73 du code pénal, de s'opposer, s'il le faut par la force et en mettant en jeu la santé de son agresseur, à la commission d'une infraction.

Il est faut de croire qu'un agresseur aura toujours gain de cause si la victime lui crée des dommages en voulant lui échapper et s'il la traîne en justice en réparation de ces dommages.

La jurisprudence quotidienne prouve la clairvoyance des magistrats dans ce domaine et l'esprit de logique et de sens humain qui les animent dans leur jugement.

Ils gèrent parfaitement les conditions psychologiques qui entourent les situations d'agressions et comprennent les excès qui peuvent être faits par la victime et causés  par la peur.

Par contre les textes de loi rapportés précédemment sont clairs: la riposte à une agression inévitable doit être immédiate et proportionnelle à l'attaque subie évidemment dans la mesure du possible.

En clair les textes écartent toute idée d'acte de défense décalé dans le temps et donc de vengeance ainsi que toute notion de punition ou de correction.

Ainsi si un homme reçoit une gifle dans un bar par un inconnu, le législateur comprendra que la victime repousse son agresseur pour ne pas recevoir ce coup, quand bien même il se blesserait dans la chute ainsi occasionnée par ce geste de défense.

Ce même législateur n'admettra pas que la victime atteinte par la gifle se venge en revenant quelques instants plus tard pour rendre cette gifle ou riposte, sur l'instant, en rossant copieusement l'auteur de la gifle ou en le frappant avec une arme de quelque nature qu'elle soit, opposant à l'attaque une riposte complètement disproportionnée par rapport à l'agression subie.

Pour tous ceux qui trouvent scandaleux que la personne surprise par la gifle soit obligée d'accepter celle-ci une fois qu'elle la reçut, il est bon de préciser qu'il existe un arsenal juridique permettant d'obtenir réparation de l'outrage ou du dommage et que ce moyen, s'il n'est pas instantané, est parfaitement efficace contrairement à nombre d'idées reçues;

Même s'il peut paraître difficilement supportable de ne pas effacer immédiatement le sourire narquois et humiliant de l'auteur de la gifle par une riposte musclée, on ne peut concevoir de s'opposer à une personne démunie de sens civique et moral en adoptant son comportement et en se coltinant avec lui comme un malandrin.

L'objet de cette étude n'est d'ailleurs pas de générer des émules de héros de western mais d'opposer une résistance efficace à une attaque injuste et gravement traumatisante. Une fois de plus, la notion de légitime défense a été créée pour pallier l'absence des secours qui ne peuvent être présents au moment de toutes les agressions et pour s'opposer à la réalisation de celle-ci.

UTILITE ET OPPORTUNINE DE LA DEFENSE

Poser la question c'est déjà y répondre car la seule réponse sensée et rationnelle à une agression est d'éviter celle-ci. C'est ainsi que l'on peut affirmer que 99% des réponses à une attaque sera la gestion de cette attaque avant et pendant en évitant tout contact et tout conflit physique.

Cela peut sembler une évidence et nombreux sont ceux qui penseront qu'il n'est pas besoin d'être spécialiste pour arriver a ce genre de conclusion.

Or, l'étude du comportement des victimes, et notamment par la lecture de leurs dépositions de témoignages ou de plainte contre les auteurs de violences, permet de déduire que ces personnes, qui peuvent être nos proches ou nous-mêmes, ne font pas grand-chose pour se mettre à l'abri d'une agression, que ce soit en amont ou au coeur de celle-ci;

Cela nous conduit tout naturellement à envisager les différentes options de réponse d'une victime face à une agression. Elles sont au nombre de quatre:

a) la fuite

b) les refuges

c) la négociation

d) la résistance

e) la gestion en amont

EVALUATION DE L'OPPORTUNITE DES DIFFERENTES OPTIONS

* a) LA FUITE

Elle doit représenter 90% des possibilités de réponse à une agression. Elle doit rester la seule riposte raisonnable à une attaque injustifiée. Or, trop souvent, la fuite est condamnée par la morale comme étant la cristallisation d'une peur méprisable et la preuve d'une couardise bien cachée en temps normal.

Cela est d'autant plus regrettable et stupide que dans une agression intervient la notion de survie et non pas de duel et que c'est ce comportement machiste qui est à l'origine de l'enfermement des victimes dans une situation d'orgueil parfaitement suicidaire qui les met à la botte du ou des agresseurs.

Eviter le contact physique et s'éloigner du lieu et des auteurs de l'agression est de toute évidence la première réaction logique à avoir: c'est le réflexe de base des animaux de toutes sortes, dont nous ne sommes qu'une espèce, de se mettre à l'abri du danger et de s'en écarter.

Ce comportement s'adresse d'ailleurs également aux personnes susceptibles de pouvoir se défendre. En effet, même un sportif rompu aux techniques de combat et ayant l'assurance de pouvoir rosser le ou les roquets accrochés à ses basques, n'aura aucun intérêt à déclencher un conflit ouvert car même après une victoire éclatante sur l'adversaire, il lui sera très difficile de retrouver un calme et une jovialité lui permettant d'apprécier la soirée qu'il avait débutée avec des amis et qui était destinée à le faire décompresser et à lui faire oublier les tracas de la vie de tous les jours.

Une chose est sûre: même battu, neutralisé, voire humilié, l'agresseur sera arrivé à ses fins : entrer dans votre vie;

Loin d'être un reflexe de peur condamnable, la fuite doit être la réaction la plus appropriée à une agression. Elle ne signifie pas pour autant la soumission à une attaque injuste car la riposte la plus judicieuse à un agresseur est de prévenir immédiatement les services locaux de lutte contre la criminalité (en faisant le 17), en communiquant tous renseignements susceptibles de permettre son arrestation et de le conduire devant les juridictions compétentes.

* b) LES REFUGES

Dans ce domaine comme dans bien d'autres, il existe des règles : toujours aller vers la lumière plutôt que l'obscurité, vers la foule plutôt que le lieu désert, vers la surface plutôt que vers le confinement.

* c) LA NEGOCIATION

Cette solution, pour surprenante qu'elle puisse paraître, entraîne une mise au point et deux réflexions :

Tout d'abord, pour ceux, nombreux, qui ne manqueraient pas d'être surpris par cette attitude de soumission à un voleur, nous reprendrons la mise au point faite au début de cette étude : notre but est de sortir le plus indemne possible d'une attaque injustifiée et non pas de jouer les redresseurs de tort de cinéma en rossant systématiquement les voleurs.

D'autre part et dans le même esprit, il apparaît ridicule et suicidaire de résister jusqu'au bout à la soustraction frauduleuse d'une valeur en s'exposant à des blessures qui, après analyse, engendreraient un traumatisme bien supérieur à la perte du bien convoité.

Il ne s'agit pas de ne pas résister à un voleur, il s'agit de comparer la valeur du bien à défendre et les risques encourus.

En clair, une fois l'évaluation de la situation faite, de la manière le plus lucide possible dans ce genre de contexte, et notamment en ce qui concerne la détermination du ou des auteurs avec violences, il est urgent de décider s'il ne vaut pas mieux céder l'objet convoité plutôt sciemment qu'inconsciemment.

Enfin, pour étayer la nécessité de négociation plutôt que de résistance à l'auteur de violences crapuleuses, l'argument le plus significatif autant que caricatural est celui fourni par le sac de ces dames...

En effet, il faut avoir pris une plainte de vol de sac à main et en avoir dressé l'inventaire, pour comprendre à quel point il peut nous arriver de prendre des risques inconsidérés en emportant sur nous des tas de documents administratifs aussi précieux qu'inutiles sur le moment.

Une fois de plus, il ne s'agit pas de se soumettre immédiatement à une demande crapuleuse mais, dans une situation extrême de danger, de préserver sa santé et celle de ses proches.

 

Il existe bien sûr un moyen efficace et quasi instinctif de retourner une agression et de la maîtriser, au moins jusqu'au moment où l'on pourra prendre la fuite, c'est le dialogue.

Cette solution n'est pas désuète et inefficace qu'il pourrait le sembler de prime abord. S'il est vrai que, souvent, une agression est très rapide et ne permet qu'une réaction de violence ou de fuite, surtout lorsqu'il s'agit de violences accompagnant un vol, il est des cas comme le viol ou les agressions dans des endroits très isolés, comme les parkings en sous-sol particulièrement déserts à certaines heures, où la discussion s'impose.

Au départ, elle est le seul moyen de gagner du temps pour organiser sa défense. Elle permet ensuite de jauger son assaillant et de tenter de trouver dans son piège une faille dans laquelle s'engouffrer pour prendre la fuite. Ainsi, tout le monde trouverait normal de tenter d'amadouer un chien agressif décidé à nous déchirer les mollets, mais les gens ont des scrupules à discuter et à s'abaisser à négocier avec un délinquant en flagrant délit, même pour tenter de le contrer dans son entreprise. C'est d'ailleurs ce comportement de fauve féroce et sans pitié qui, une fois épuisées les tentatives de négociation, nous contraindra, trop souvent, à lui résister physiquement par tous les moyens. Mais là aussi, avant de prendre le risque d'un engagement physique dont les paramètres ne peuvent pas toujours être maîtrisés, il convient de tenter une nouvelle fois d'éviter le contact en faisant fuir notre attaquant.

 

Il existe deux sortes de solutions pour cela :

1- la douleur par des techniques physiques

2- la dissuasion en donnant l'alerte

* d) LA RESISTANCE

Dégagements : saisie de poignet, de face ou inversé ; saisie au cou, aux cheveux ; saisie de la taille de face et de dos, des deux mains, par devant et par derrière.

Projections

Percussions : les armes et les cibles

Combat au sol

Utilisation d'objets usuels tels que voiture, clé, stylo, antenne de radio, talon de chaussure, parapluie, essuie-glace, etc... en attaque et poubelle, monument, porte, en défense.

 


JU-JITSU

Qu’est-ce que le JU-JITSU:

Des origines au XXème siècle

D'après Roland Hernaez, 9ème DAN Japon.

 

Depuis que l'homme est apparu sur terre, il a dû combattre pour rester vivant face à une nature hostile, contre les animaux et contre les hommes, non seulement pour défendre ses biens, mais aussi pour assurer sa supériorité et pour régner en maître sur son entourage.

Le Japon pays en proie à des guerres perpétuelles entre clans, mais aussi pour protéger son territoire, développa l'art du combat d'une manière particulièrement efficace surtout en ce qui concerne le corps à corps et ceci pendant la période féodale durant laquelle les arts militaires prirent un maximum d'importance.

Parmi ces arts le SUMO puis le JU-JITSU occupaient la première place. A l'origine, le SUMO (ou SUMAI c'est à dire le combat) était confondu dans l'ensemble des luttes japonaises. Selon les historiens, sa séparation remonte à un fameux combat, celui de NOMI NO SOKUNE et TAIMA NO KUEHAYA. Aujourd'hui, il est admis que les origines du JU- JITSU datent de cette époque.

De toute façon, il est vraisemblable que les Arts Martiaux japonais naquirent aux Indes, puis par l'intermédiaire de la Chine se concrétisèrent plus tard au Japon. Des documents prouvent qu'en Grèce comme en Egypte des méthodes de combat proches du JU-JITSU Japonais étaient pratiquées par les hommes d'armes. Des bas reliefs sur certains tombeaux le démontrent de manière formelle.

 

Selon la tradition, l'Empereur MING-TI de la dernière dynastie HAN envoya aux Indes des agents qui rapportèrent des techniques de combat rapproché.

En 527 de notre ère, le moine indien BODHI DHARMA enseignait la religion bouddhiste dans un monastère du nom de SHAOLIN dans la province de HONAN en chine.

BODHIDHARMA (DARUMA) incorpora dans ses exercices quotidiens de ZEN, exercices qu'il enseignait à ses moines, des techniques de combat corps à corps inspirées de la lutte animale. Il est intéressant de noter que le nom de SHORINJI que l'on retrouve dans l'histoire du BUDO japonais et dans plusieurs écoles (SHORIN -RYU, SHORINJI- KEMPO…) est la lecture du mot chinois SHAOLIN.

Introduit au Japon par les moines, certaines de ces techniques donnèrent naissance au SUMAI, au TODE, au KOGUSOKU qui deviendra l'AIKI- JITSU, ainsi que le KUMIUCHI, art du combat à mains nues né sur les champs de bataille.

Trois grandes époques peuvent caractériser l'évolution des Arts Martiaux au Japon :

L'époque du BU-JUTSU:

Epoque des techniques de combat, expérimentées au cours de luttes sanglantes ou sur le champs de bataille.

L'époque des BU-GEI : (Art du combat)

Les techniques sont classées en 18 arts : les BU-GEI JU-HAPPAN - époque du perfectionnement des styles, création d'écoles.

Les techniques du JU-JITSU créées à une époque où le combat, réalité quotidienne, enseignait l'art de survivre, sont codifiées.Les BUSHI (guerriers et SAMOURAI), souvent des maîtres de renom, ouvrent des écoles : les RYU.

L'époque moderne :

Les BUDO : création des Arts Martiaux traditionnels.

Les soucis principaux étaient orientés vers l'esthétisme (l'éducation physique et morale des pratiquants) et l'orientation de la technique (JITSU) vers la voie (DO); la recherche se poursuivant toute une vie.

Subissant l'influence de groupements religieux, les Arts Martiaux s'imprègnent de philosophie, obligeant parfois à accorder une prédominance plus spirituelle que physique.

En revenant aux origines du JU-JITSU, le maître JIGORO KANO créateur du JUDO moderne (1860-1939), explique que venant de Chine, les premiers maîtres donnèrent un enseignement de base très rudimentaire. Les techniques d'attaque et de défense portaient essentiellement sur l'utilisation des pieds et des mains.

Au fur et à mesure, les pratiquants utilisèrent davantage de souplesse, l'esquive venue du travail au sabre, le contrôle de l'attaque, l'apport des luxations et des projections.

Le JU-JITSU était né.

Cependant, le JU-JITSU des SAMOURAI ne comprenait pas uniquement des projections, frappes, luxations et étranglements, mais aussi un art qui permettait de sauver un sujet en état de mort apparente ou de calmer certaines douleurs: cet art s'appelait KUATSU. Les KUATSU sont toujours enseignés aux ceintures noires et en particulier aux professeurs. Ils font partie des épreuves d'examen de 2ème degré de NIHON JU-JITSU et de NIHON TAI-JITSU.

Ces techniques de "retour à la vie" agissent en général sur l'excitation des zones réflexogènes avec retentissement sur les centres nerveux et cardiaques.

Le mot KUATSU est la contraction de KUA (vie) et TSU (JUTSU). Le mot KWAPPO qui est souvent employé par les spécialistes signifie "ensemble des méthodes de retour à la vie."

Pour ajouter à la formation du JU-JITSUKA, les KUATSU se complétaient du SEIFUKU (art des rebouteux).

Sur le plan historique, le KOJIKI livre des choses anciennes, un des plus vieux ouvrages de référence, puis plus tard le NIHON SHOKI, relatent des épisodes de lutte corps à corps.

Dès le début de l'ère MUROMACHI, à partir du XIVème siècle, le SUMO et le KUMI UCHI commencèrent à se codifier.

Faisant partie de la formation des SAMOURAI, ils donnèrent naissance vers 1500 au BU-JITSU (Technique de Combat) et à de nombreux RYU, chacun de ces RYU ayant une méthode et surtout une technique propre à lui-même.

Chaque RYU transmettait oralement l'ensemble codifié du maître aux disciples.

Les premiers RYU naquirent durant le Japon médiéval, vraisemblablement au XVème siècle . Issu de ces RYU, l'art des BUSHI (guerriers) allait

 progressivement trouver sa forme définitive. Cependant, ce ne fut qu'au début du XVIIème siècle que le nom de JU-JUTSU apparut fréquemment  à la place de l'appellation KUMI-UCHI.

Groupés sous le nom générique de JU-JITSU, voici quelques uns des RYU célèbres:

 YAWARA JITSU                 TAI JITSU

 WA JITSU                   TORITE

 KOGUSOKU              KEMPO

 HAKUDA                    KUMI UCHI

 SHUBAKU                  KOSHI NO WAKARI

 TENSHIN SHINYO RYU  KITO RYU

 KIUSHIN RYU                    TAKENO UCHI RYU

 

Cependant, comme il a été dit auparavant, l'influence chinoise continua d'imprégner les BUDO japonais, par exemple vers 1600, un chinois TCHIN GEN PIN s'installa à EDO qui deviendra plus tard TOKYO et enseigna des techniques de combat corps à corps de l'époque MING à trois RONIN (voir plus loin).

Le travail accompli par ces quatre techniciens fait partie de cette immense compilation qu'est le JU-JITSU. Recherches locales et apports extérieurs, venant souvent de Chine, ont contribué à l'évolution du JU-JITSU ancestral, lui donnant parfois une forme imprégnée de douceur et de non violence.

La philosophie chinoise donne en ce qui concerne la forme de combat corps à corps du JU-JITSU l'image du saule pliant sous la neige, cédant ensuite sous son poids pour la rejeter, par opposition au pin qui résiste longtemps à cette accumulation avant de voir ses branches se briser.

Quelques précisions concernant le BUSHIDO, les SAMOURAI et les RONIN

LE BUSHIDO :

Le code d'honneur des SAMOURAI; le BUSHIDO comprenait les règles de vie, la vénération des ancêtres, l'obéissance totale au suzerain, la probité d'esprit et de cœur, le mépris de la mort.

Le premier ouvrage traitant de ce code est le HAGAKURE "livre secret des SAMOURAI". Il fut écrit aux environs de 1700 par un moine guerrier YAMAMOTO TSUNETOMO. Cet ouvrage exalte, en onze volumes, le BUSHIDO.

INAZO NITOBE a écrit dans BUSHIDO, l'âme du Japon, "le BUSHIDO, en tant que code éthique indépendant, disparaîtra peut-être mais sa valeur n'aura pas changé, ses écoles martiales seront peut-être anéanties mais sa lumière et sa gloire survivront à leur ruine".

Le BUSHIDO allie à l'étude des formes classiques des arts martiaux japonais, la recherche d'une certaine pureté dans la forme. C'est donc non seulement l'étude du style, mais la poursuite du spirituel.

LES SAMOURAI :

Le samouraï, "celui qui sert", le chevalier prêt à tous les sacrifices, chef menant ses troupes au combat est aussi un défenseur de la paix, ainsi qu'un administrateur.

Le "SAMOURAI, personnage tour à tour cruel et romantique imprégné de loyalisme est toujours prêt au sacrifice de sa vie ... chevalier médiéval rompu aux arts martiaux et plongeant dans la bataille pour y mener son combat singulier... toute l'histoire politique et militaire du Japon repose sur l'épopée des SAMOURAI du 16ème siècle; NOBUNAGA et HIDEYOSHI combattirent à la tête de leurs SAMOURAI pour unifier le Japon et lorsque la paix fut enfin établie pour plus de deux siècles, les SAMOURAI, devenus fonctionnaires abandonnèrent leurs armures fonctionnelles, rouillées par l'eau des rizières, pour d'autres plus élaborées et plus décoratives."

LES RONINS :

Il s'agissait de SAMOURAI qui ayant quitté volontairement ou non le service de leur seigneur, ne possédaient en général que leur armure, leur épée et leur courage.

Les RONIN vivaient de charité, certains suivaient scrupuleusement le code d'honneur du BUSHIDO, en revanche d'autres devinrent brigands. Quelques RONIN furent des experts en BUDO et ouvrirent des DOJO.

LES GRANDES ECOLES DE JU-JITSU :

Ouvrage de référence: le BU-JUTSU RYU JOROKU (biographie des fondateurs de RYU).

Sachant que le moyen âge japonais dura plus de mille ans, on comprend pourquoi les arts martiaux japonais ont atteint un degré de perfection qu'aucun pays n'a pu égaler. L'origine de nombreuses écoles reposent sur des légendes plus que sur des réalités. L'addition des techniques utilisées par les BUSHI comme par les moines guerriers ou tout simplement par les marchands et paysans et reprise par des experts de valeur fit le reste.

YOSHIN RYU :

La légende la plus caractéristique est sans conteste celle qui explique l'origine de l'école très populaire: YOSHIN RYU "l'école de l'esprit du saule".

Un médecin du nom de SHIROBEI AKIYAMA après avoir étudié un grand nombre de techniques, les enseigna mais sans le succès escompté. Un jour d'hiver, pendant qu'il méditait, une violente tempête de neige brisa de nombreux sapins, seul un saule par sa flexibilité rejetait le poids de la neige. Le médecin fut illuminé par cette démonstration "céder pour vaincre" et modifia son enseignement qui fut à l'origine du JU-JITSU et certainement du JUDO moderne (école JIGORO Kano).

TENJIN SHINYO RYU :

Il s'agit de la fusion de deux anciens RYU, le YOSHIN et le SHIN NO SHINDO. Le fondateur de la première, comme nous venons de le lire, s'appelait SHIRONEI AKIYAMA et vivait au 17ème siècle. L'école SHIN NO SHINDO fut fondée par le policier YAMAMOTO. Les deux méthodes furent réunies par ISO MATAEMON sensei, sous le nouveau nom de TENJIN SHINYO RYU.

ISO MATAEMON s'attacha spécialement au travail de l'ATE-WAZA (les coups), son troisième successeur qui portait le même nom fut un des professeurs de JU-JITSU de maître J. KANO. Ce dernier et maître ISO firent d'ailleurs une démonstration de JU-JITSU devant le général GRANT en visite au Japon.

GENJI NO HEIHO :

Une des plus anciennes écoles (Japon féodale du 13éme siècle). Patrimoine d'une grande famille, les GENJI, l'école comprenait l'art complet de la guerre: construction de forteresses, armement des guerriers, techniques de combat, KYUDO, KEN-JITSU, pratique du KUMIUCHI, etc...

TAKENO UCHI RYU (16ème siècle) :

Le fondateur, un samouraï de haut rang HISAMORI, fut appelé plus tard TAKENO UCHI. L'école fut élargie aux connaissances suivantes: sabre, NAGITANA (lance), TESSEN (éventail de guerre), JO et BO (bâton), SHURIKEN et TANTO JITSU (poignard).

TAKEDA RYU :

Une autre grande famille au 16ème siècle, les TAKEDA (TAKEDA HEIDO). Enseignement qui donna naissance au DAITO RYU AIKI-JUTSU. Cette méthode comprenait de très nombreuses techniques issues de l'art du sabre le KEN-JITSU. MINAMOTO NO YORIOYCHI (1036-1127) fût un des plus grands maîtres de ju-jitsu de l'époque. Sa technique imprégna certainement l'école TAKEDA.

L'ECOLE YORITOMO :

Fondée par MINAMOTO NO YORITOMO.

Celui-ci exhortait ses hommes à pratiquer les arts martiaux en accordant une large place au ju-jitsu. Les noms TEDORI et TEDIKI furent souvent employés dans cette école. La devise de MINAMOTO était la suivante: "remportez la victoire sur le dos votre cheval mais n'y régniez pas".

YAGYU SHINGAN RYU (de SHIN esprit et de GAN regard) :

Fondée par YAGYU.

La méthode comprenait en plus du ju-jitsu, les armes du KOBUDO : lance, éventail, faucille, bâton, etc...

KO GUSOKU :

Le KOGUSOKU était un ensemble de techniques de défenses contre un attaquant portant une arme légère.

L'histoire des arts martiaux japonais écrite en 1714 par SHIGETAKA HINATSU comprend 10 volumes: tactique, manœuvre, étiquette, tir, équitation, sabre, lance, armes à feu, KOGUSOKU, ju-jitsu.

TAI-JITSU RYU :

Méthode spécialisée pour le combat corps à corps et contre armes légères (sabre court, poignard): l'étude se faisait entre BUSHI revêtus d'une armure légère et armés d'un TANTO.

Le TAI-JITSU était aussi appelé KOSHI NO MAWARI.

Le nom JUDO était employé par l'école JIKISHIN RYU à l'époque TOKUGAWA (1600).

Ce style de ju-jitsu n'avait rien a voir avec le JUDO du KODOKAN créé par maître KANO en 1882.

KITO RYU JU-JITSU :

Cette école créée au 17ème siècle par le maître UKUNO élève du chinois CHANG YAN PIN et par ses successeurs les maîtres TERADA et IBARAGI. Ce dernier amena l'école à la prospérité. Dans un ouvrage secret FUJI YOSHIMURA élève et successeur de maître IBARAGI désigne la forme positive et la forme  négative de KITO RYU: "on doit vaincre avec l'une ou l'autre de ces formes, on doit vaincre la vigueur par la souplesse en sachant utiliser la force adverse tout en préservant la sienne; on ne peut pas vaincre lorsque l'on a l'intention de déployer sa force sur la force adverse". Comme on peut le constater, les principes mêmes du JU-JITSU et du futur JUDO du KODOKAN sont ici mis à l'évidence.JIGORO KANO y fût élève.

L'EPOQUE MODERNE :

Février 1854 - Partis de New Folk aux Etats Unis, les quatre bâtiments à vapeur de l'escadre du commodore MATTHEW PERRY arrivent enfin dans la baie d'EDO. Le commodore est chargé de conclure un traité avec l'empire du Soleil Levant, traité portant sur les points suivants: protection des marins américains faisant naufrage sur les côtes japonaises, droit de ravitaillement des bâtiments, accord pour des échanges commerciaux.

Bien que très mal accueillis par la population et les SAMOURAI fidèles à leurs principes, "Le Japon ne doit pas être ouvert aux étrangers", les nouveaux temps étaient arrivés. Le pays du soleil levant ne sera jamais plus ce qu'il avait été depuis des siècles et des siècles. L'ère MEIJI qui approchait à grands pas, allait balayer ce passé, la féodalité disparaître, mais de ses cendres allaient renaître le BUDO et celui-ci tel le Phénix de la légende, de ses ailes couvrirait le monde.

Nous avons vu que le JU-JITSU était naturellement à l'époque féodale un ensemble de techniques qui décidait de la vie et de la mort du pratiquant. Son étude mettait l'homme dans un état réceptif sur toute chose et en particulier sur les champs de bataille, ceci depuis l'instauration du gouvernement des SAMOURAI établi à KAMAKURA (1192-1333) où les formes de combat corps à corps se développèrent.

Avant 1880, le JU-JITSU n'était pas une technique mais un nom dans lequel le public englobait toutes les écoles de combats corps à corps qui n'était pas du SUMO.

Certaines écoles pratiquaient une forme de lutte avec veste et pantalons courts, d'autres des techniques pour maîtriser un adversaire, d'autres la manière de lier un prisonnier. N'oublions pas que le but de JU-JITSU était de poursuivre le combat en luttant avec succès lorsque l'on perdait son sabre.

Le JU-JITSU après de longues années de développement avait atteint un tel degré de perfectionnement que même les faibles remportaient des victoires sur des ennemis puissants.

Un élément extrêmement important influença l'essor du JU-JITSU, en dehors des champs de bataille. Durant la période TOKUGAWA (1603-1868) caractérisée  par un système rigide et isolationniste, le SAMOURAI circulait porteur de deux sabres à la ceinture tandis que les citoyens se voyaient interdire le port d'arme. Face  aux comportements souvent belliqueux des SAMOURAI et des RONIN, les bourgeois et les marchands développèrent eux aussi l'art du combat avec des objets familiers et souvent à mains nues.

Il en fût de même pour les paysans qui utilisèrent en plus des outils agraires comme moyen de défense, des techniques de frappes (ATEMI); voir la création et le développement de l'OKINAWA-TE, puis du KARATE.

En 1877, un décret interdit l'usage et le port des sabres des BUSHI, d'où indirectement essor du combat rapproché. De plus, durant la période féodale, le port du sabre était interdit au peuple (86% de la population). L'art du JU-JITSU se répandit logiquement.

En 1868, le SHOGUNAT TOKUGAWA fût renversé. Le gouvernement MEIJI s'installa à TOKYO. Le système féodal s'achevant, le Japon rejetait les cultures et  traditions anciennes et se tournait vers l'Occident.

Cependant, le JU-JITSU avait été classé, sous l'ère MEIJI, dans les arts à préserver. En 1886, 19ème année de l'ère MEIJI, la préfecture de police adopta officiellement le JU-JITSU comme méthode réservée aux policiers.

LE JUDO du KODOKAN :

En 1882, un événement capital pour le futur des arts martiaux allait naître à TOKYO. Un professeur d'université JIGORO KANO crée le JUDO à partir de techniques de JU-JITSU d'où sont supprimées de nombreuses prises dangereuses dans le combat sportif. De plus, son enseignement comportait en parallèle des techniques traditionnelles de JU-JITSU.

A propos de ce dernier, citons les paroles du maître KANO :

 

        

 "Il est (le ju-jitsu) une technique d'attaque et de défense à mains nues par principe. Pourtant, on fait face non seulement à des adversaires aux mains libres mais également à d'autres qui ont, soit une épée, soit une lance, soit un bâton. Dans ce dernier cas, il n'est pas impossible que le pratiquant de JU-JITSU emploie une arme."

 JIGORO KANO

Fondateur du JUDO    

L'essor du JUDO et du JU-JITSU permit le développement mondial d'autres arts martiaux.

LE KARATE :

Le KARATE moderne, SHOTOKAN, créé par maître FUNAKOSHI, et le WADO RYU créé par un disciple de celui-ci, maître OTSUKA.

Maître OTSUKA était aussi un expert en JU-JITSU et incorpora dans son style de KARATE des principes utilisés en JU-JITSU.

L'AIKIDO :

L'AIKIDO de maître MORIHEI UESHIBA (1883-1969); c'est à partir du vieux JU-JITSU, du KEN-JITSU, de l'AIKI-JITSU et du DAITO RYU de TAKEDA,  que le O SENSEI créa sa méthode.

LE SHORINJI-KEMPO :

Le SHORINJI-KEMPO fût créé en 1949 par maître NAKANO MICHIONI appelé DOSHIN-SO (1911-1981) envoyé en Mandchourie comme agent des services secrets japonais. Il fût initié aux arts martiaux chinois par CHINRYO, moine TAOISTE. Plus tard, il devint élève et ami d'un expert en boxe chinoise nommé WEN LAO SHE. Il étudia le CH'UAN-FA l'art du poing ou KEMPO en japonais. Le SHORINJI-KEMPO de DOSHIN SO fût mis en forme après un savant assemblage de boxe chinoise et de JU-JITSU japonais. En plus de l'aspect martial, le GOHO, techniques proches du KARATE par ATEMI et blocages, et le JUHO composé de projections et clés, le SHORINJI-KEMPO met l'accent sur la pratique de la méditation et de la philosophie du KONGO ZEN. Ce dernier point l'assimile à une religion plus qu'à un BUDO. DOSHIN SO a établi le quartier général du SHORINJI-KEMPO à TADOTSU dans l'île de SHIKOKU au sud du Japon.

Rappelons que le nom de SHORINJI est la lecture du mot chinois SHAOLIN (voir plus haut).

        

          MORIHEI UESHIBA (1883-1969)

Fondateur de l'Aikido

LE NIHON JU-JITSU :

Héritier du JU-JITSU ancestral, le NIHON JU-JITSU (NIHON signifiant, ce qui est fondamentalement japonais) est la méthode officielle enseignée au sein de l'IMAF (Fédération Internationale des Arts Martiaux Japonais), selon les préceptes établis par le SHIHAN ITO 10ème dan et son assistant et successeur SHIZUYA SATO 8ème dan de NIHON JU-JITSU.

L'auteur est titulaire du diplôme 1er degré (le plus haut degré) pour l'enseignement du NIHON JU-JITSU sur le plan international.

LE YOSEIKAN :

Son fondateur maître MINORU MOCHIZUKI, 10ème dan, enseigne en parallèle de très nombreux BUDO. Son rayonnement et sa technique font de lui une des  plus grandes figures des arts martiaux à travers le monde. Cette école se trouve à SHIZUOKA.

L'HAKKO-RYU :

"Ecole de la 8ème lumière", fondée en 1930 par maître RYUNO OKUYAMA, synthèse de JU-JITSU et AIKI-JITSU, cette méthode est spécialisée, de plus, en médecine douce, massage, SHIATSU.

LE YOSHINKAN :

De maître GOZO SHIODA 10ème dan MEIJIN, cet art est très proche de l'AIKI-JITSU par son style et son efficacité. SHIODA SENSEI est un des dirigeants de  haut niveau du KOKUSAI BUDO IN.

LES PRECURSEURS DU JU-JITSU EN EUROPE :

Le Capitaine britannique HUGUES s'inscrit au KODOKAN de TOKYO.

En Grande-Bretagne, plusieurs professeurs japonais ouvrent des DOJO au début du siècle. Parmi eux, le célèbre YOKIO TANI, lui-même professeur au Club de l'école Japonaise d'Oxford Street à Londres.

Deux français, Jean-Joseph RENAUD et Guy de MONTGRILHARD dit RE-NIE s'inscrivent à ces cours. Le premier DOJO s'ouvre à Paris, rue de Ponthieu en 1904.

RE-NIE écrasa le célèbre lutteur Georges DUBOIS, le 26 Octobre 1905, au cours d'un match défi. Georges DUBOIS bien que beaucoup plus lourd et mieux préparé physiquement que Guy de MONTGRILHARD, sera bloqué au sol et abandonnera sur une clé de bras. Selon le rapport des connaissances de l'époque et du degré d'entraînement, le niveau technique de RE-NIE correspondait à celui d'une ceinture marron. En 1908, l'enseigne de vaisseau LE PRIEUR sera le premier français à étudier le JUDO et le JU -JITSU au Japon.

Malheureusement, à son retour en France, faute de partenaire valable, il abandonnera peu à peu les arts martiaux.

Pour la petite histoire, LE PRIEUR inventa par la suite les bouteilles d'oxygène pour la plongée sous marine.

En 1906, l'allemand Eric RAHN ouvre à Berlin la première école de JU- JITSU.

Encore en Angleterre, ALLAN SMITH fût le premier européen gradé ceinture noire.

En 1924, K. ISHIGURO et A. AIDA, tous les deux 5ème dan, enseignent le JU-JITSU au Sporting Club de Paris. Le célèbre peintre japonais FUJITA, ceinture marron, grade obtenu à Tokyo aide K. ISHIGURO à développer sa discipline.

Un scientifique MOSHE FELDENKRAIS, britannique d'origine israélite créa le premier DOJO officiel :

le JIU-JITSU club de France aidé en cela par Monsieur et Madame JOLIOT -CURIE.

En septembre 1933, Le maître JIGORO KANO et son assistant SHUIDI NAGAOKA qui deviendra plus tard 10ème dan participent au Championnat de France

à une série de démonstrations et de conférences. Ils font connaissance de M. FELDENKRAIS.

Maître KANO préface le premier ouvrage officiel écrit en Français sur le JU-JITSU:" Manuel Pratique du JIU-JITSU".

Voici un bref extrait de ce livre très intéressant : "le JU-JITSU est une méthode d'éducation physique par excellence mais aussi une école morale, inspirée par la supériorité et la précision des méthodes sportives

japonaises. Le JU-JITSU combat la force brutale par les lois de la mécanique rationnelle, opposant la technique à la force sauvage par sa méthode logique basée sur le minimum d'effort pour un maximum d'efficacité."

Puis M. FELDENKRAIS fait venir le 1er octobre 1935 un 5éme dan japonais, MIKINOSUKE KAWAISHI. Son arrivée allait donner le véritable essor du JUDO et du JU-JITSU européens. Maître KAWAISHI excellent pédagogue crée une méthode personnelle de JU-JITSU qui se répand à travers l'Europe.

Notons le travail remarquable assuré en parallèle par le Maître japonais GUNSI KOIZUMI en Angleterre.

En 1957, JIM ALCHEIK, de retour du Japon où il passa plusieurs années chez Maître MINORU MOCHIZUKI, crée la Fédération Française de TAI JITSU

(l'auteur deviendra le premier titulaire de la Commission Nationale en 1959 - Voir Historique du Nihon Tai-jitsu et de Roland Hernaez).

CONCLUSION

HERITAGE de l'antique Japon, le JU-JITSU garde les traditions spirituelles d'un peuple riche en culture comme en sentiments nobles.

Le devoir de chacun des pratiquants du BUDO est de perpétuer ces conceptions dans notre monde moderne en y apportant la manifestation d'un développement pour la paix et le bonheur de tous.

RELATIONS ENTRE ZEN ET ARTS MARTIAUX

Le JU-JITSU était enseigné dans les dojo qui essentiellement se situaient dans les temples. Les Arts Martiaux étaient donc étroitement liés au BOUDDHISME venu de l'Inde et introduit au Japon par la Chine.

Précisons d'ailleurs que le mot DOJO est d'origine bouddhiste ; il est formé de "JO" qui est "l'enclos intérieur du temple" et du mot "DO", "la voie" que l'on retrouve constamment dans le langage des Arts Martiaux Japonais.

Une des branches du Bouddhisme, le ZEN, prit de l'essor et imprégna l'âme des "SAMOURAI". Ce point particulier n'est pas sans rappeler le rôle important joué à la même époque par le Christianisme lié à la Chevalerie européenne.

L'histoire des Arts Martiaux, et en particulier du JU-JITSU, ne peut donc être évoquée sans faire référence au ZEN (mot qui est une abréviation de ZENNA) : méditation ou contemplation.

Grâce aux écrits, entre autres, du moine TAISEN DESHIMARU (1914-1982) auteur de ZEN et ARTS MARTIAUX, il est possible de mieux comprendre le cheminement.

Le ZEN remonte à l'expérience du Bouddha SAKYAMUNI qui réalisa l'éveil de la posture ZAZEN (assis en tailleur ou bien à genoux pieds en extension), en Inde au VIème siècle avant J.C.

Cette expérience s'est depuis transmise de façon ininterrompue, de maître à disciple formant ainsi la lignée du ZEN. Après une implantation de près de mille ans en Inde, cet enseignement fût apporté en Chine au VIème siècle après J.C. par le moine BODHIDHARMA 28ème patriarche. Le ZEN sous le nom de CH'AN est une école du "grand véhicule" Bouddhiste qui recommande la concentration et l'apaisement de la conscience humaine, liés à l'action intérieure.

Le ZEN connut alors un grand épanouissement dans ce pays, y trouvant un terrain favorable à son développement.

Selon certaines sources, c'est Le moine RINSAI (1141-1215) qui introduisit le ZEN au Japon au XIIème siècle (1191) et fonda sur l'île de KYUSHU le premier  monastère.

Selon d'autres sources, c'est le moine japonais DOGEN, qui après un séjour en Chine, apporta le ZEN au Japon.

Le ZEN influencera profondément toute la culture Japonaise, plus de 20000 temples témoignent aujourd'hui de ce rayonnement.

Avec son message de discipline intérieure et d'inlassable recherche de la vérité, le ZEN deviendra l'expression religieuse du BUSHIDO, le code d'honneur de la Chevalerie Japonaise.

La fusion de cet esprit du BOUDDHISME et du SHINTOISME donnera cette voie en 7 points essentiels :

 GI     la décision juste, l'attitude juste, la vérité

 YU    l'amour universel, la bienveillance envers l'humanité

 JIN  la bravoure teintée d'héroïsme

 REI  le comportement juste

 MAKATO          la sincérité totale

 MELYO     l'honneur et la gloire

 CHUGI     la dévotion et la loyauté

La voie du SAMOURAI est impérative et absolue. La pratique venant du corps à travers l'inconscient est fondamentale; d'où la très grande importance accordée à l'éducation du comportement juste. L'intuition et l'action doivent jaillir en même temps.

Les influences entre le BUSHIDO et le BOUDDHISME ont été réciproques, mais le BOUDDHISME a marqué le premier, par cinq aspects :

L'apaisement des sentiments.

L'obéissance tranquille face à l'inévitable.

La maîtrise de soi face à n'importe quel événement.

L'intimité plus grande avec l'idée de la mort par rapport à l'idée de la vie.

La pure pauvreté.

Le BUDO est aussi une parfaite méthode pour comprendre la nature de son propre esprit et de son ego. Sa relation avec le sport est toute récente. Ce n'est pas seulement l'apprentissage d'une technique, un WAZA et encore moins une compétition sportive.

Le BUDO comprend bien sûr des arts de combats à notions sportives modernes comme le JUDO, le KARATE, le KENDO. Pourtant la KANJI "BU" signifie aussi stopper, arrêter la lutte car dans le BUDO, il ne s'agit pas seulement de concourir, mais de trouver paix et maîtrise de soi.

L'esprit du ZEN fût introduit au Japon, chez un peuple belliqueux, dont la guerre était l'occupation habituelle. Ce fût le génie du ZEN de transformer les techniques brutales guerrières en art de paix et de recherche de soi-même.

Le ZEN s'exprime également dans de nombreux aspects de la vie quotidienne, l'art florale (IKEBANA), la cérémonie du thé, la diététique, la calligraphie, l'art des jardins.

Notons que le ZEN fût introduit en Europe en particulier grâce au maître DESHIMARU.

 

ETIQUETTE ET TRADITIONS

 

Les pratiquants de BUDO, quelque soit leur niveau, doivent impérativement étudier et mettre en application durant toute leur vie de BUDOKA les règles qui  régissent leur discipline.

Trop nombreuses pour être rappelées ici, ces règles font partie des conceptions fondamentales des arts martiaux japonais : traditions et respect.

Nous allons insister sur quelques points précis.

Le DOJO

Lieu où l'on étudie la voie.

Le salut est de rigueur, avant de pénétrer sur le tatami ainsi qu'en le quittant. Il est le même que celui précédant et terminant un exercice d'étude ou un RANDORI.

Les talons joints, les pieds formants un angle de 60 degrés, mains le long du corps, le buste s'incline en avant, les yeux regardent le partenaire.

LE SALUT AGENOUILLÉ

Dans les temps anciens, la manière de saluer dépendait de l'importance que l'on accordait  au vis à vis; par exemple, un SAMOURAI saluant son supérieur s'accroupissait en posant le genou droit au sol. Or, dans cette position, il est très difficile de dégainer le KATANA qui, rappelons le, se portait toujours à gauche, donc signe de confiance totale. En revanche, en mettant le genou gauche au sol en premier, il exprimait sa méfiance (posture traditionnelle dans tous les arts

martiaux japonais). Il en est de même pour la pose des mains sur le tapis. Poser en premier la main gauche signifie que la droite est prête à saisir le sabre.

Dans le dojo, le pratiquant fait face à la place d'honneur, le KAMIZA (KAMI: ce qui est supérieur, par extension le ou les dieux du Panthéon SHINTOISTE; ZA: la place où l'on s'assied).

Il descend d'abord le genou gauche en reculant son pied, puis le genoux droit. Les genoux sont écartés de la largeur de deux à trois poings. Les orteils sont fléchis, les pieds s'allongent, les mains sont situées environ à 20 centimètres des genoux en position triangulaire, le buste s'incline, les yeux fixent le partenaire, ou l'endroit salué. Pour se relever, on avance le pied droit, puis le gauche. Ce salut se fait généralement pour commencer la leçon et la terminer. On le retrouve dans l'étude et la pratique des KATA. A ce sujet, rappelons la définition du KATA.

KATA

Ethique des Arts Martiaux; ensemble de techniques fondamentales et forme d'entraînement codifiée afin de transmettre, de génération en génération, la technique, l'esprit et les buts de l'Art Martial pratiqué.

Les KATA, très nombreux en JU-JITSU, comme dans beaucoup de BUDO, doivent être imprégnés de vigueur mais aussi de sérénité.